Atrium, agence Régionale pour le développement, qui se trouve sous la tutelle du ministre Didier Gosuin (FDF), a livré les résultats de la première étude réalisée par ses services sur le piétonnier du centre-ville et son impact sur les commerces environnant. Menée ni à charge, ni à décharge, elle a consisté à interroger 213 clients et 233 commerçants, précise Le Soir. Comme d’habitude, la presse laisse la parole aux chiffres, sans fort chercher à comprendre ce qu’ils disent, ni même à savoir s’ils disent quelque chose… Concernant le dossier piétonnier lui-même, on nous apprend par exemple que l’adhésion au principe du piétonnier rencontre 7% de clients tout à fait d’accords, 48 % d’accord, 14 % déclarant un avis neutre, 13 % pas d’accord et 17% pas du tout d’accord ( = 53% de d’avis neutres ou négatifs). Du côté des commerçants, les avis franchement hostiles cumulent à 49% (à 72% si on ajoute les « neutres »). Atrium, qui n’a sans doute pas fait de maths depuis longtemps, conclut qu’il existe une quasi-unanimité pour le principe du piétonnier, mais pas pour sa gestion. Sans blague ! Et quand il s’agit d’aborder les chiffres purs et durs, à savoir l’impact de la nouvelle cours de récréation Anspach sur la santé du commerce, Atrium choisit d’interroger les commerçants sur leur sentiment d’impact sur le chiffre d’affaires... (Source : Piétonnier : les commerçants partagés, Le Soir, jeudi 29 octobre 2015). Se présenter comme une instance critique …pour mieux nous faire avaler la pilule Concernant le fond du projet, Atrium ressort en guise de questionnaire les mêmes attrapes-nigauds qu’on nous vend dans les réunion de concertation : exprimez-vous donc sur l’aménagement, le mobilier, la sécurité et la propreté des lieux… Or ces questions sont parfaitement ineptes, puisque ces aspects sont relatifs aux aménagements d’été éphémères, qui ne sont pas ceux du réel piétonnier que nous allons financer. On peut donc suspecter à bon droit cette « enquête » de vouloir détourner l’attention des vrais « questions » que pose ce piétonnier, à savoir la manière politique de style poutinienne avec laquelle ce projet est imposé aux Bruxellois, l’éthique douteuse des échevins composant le Collège (dont la responsabilité est engagée) d’avoir choisi de mettre en place en système non étudié en exigeant de la ville et de ses usagers qu’ils s’y plient de gré ou de force, et le refus de la Ville d’élaborer une étude d’incidences pour pousser ce projet vers l’intelligence. Si ce nouveau piétonnier est, comme l’ambitionnent ses décideurs, un projet exemplaire, pourquoi ne peut-il pas, ne veut-il pas, s’entourer d’études exemplaires ?
Ramasser les miettes du débat …pour se placer Si Atrium et Didier Gosuin, avec un train de retard, invitent la Ville de Bruxelles à définir un véritable objectif au projet de piétonnier (et à passer une convention-cadre avec Atrium pour analyser le problème…), les Bruxellois continuent de s’opposer en nombre à ce que qu’ils devinent être les véritables objectifs de cette politique : une main basse sur la ville de la part de décideurs politiques démesurément idéologisés, un projet de ville basé sur du tout-à-l’évenementiel, une politique touristique bas de gamme, des visées commerciales banalisantes. S’agit-il de faire émerger un nouveau quartier commerçant ou de créer un espace pivot pour les quartiers adjacents ? se demande Atrium, qui propose, en conclusions de son étude, d’améliorer la signalétique dans le piétonnier, de désigner une personne, voire une équipe, chargée de l’information aux usagers, d’organiser des animations socio-culturelles, de renouveler le mobilier urbain, etc. On sent là une vraie grande vision urbaine et économique pour la capitale de l’Europe. L’organisation patronale Unizo, plus sévère, estime quant à elle que la ville (sic) de Bruxelles ferait mieux de tout recommencer… Derrière ces manoeuvres gentillettes pour noyer le poisson, les Bruxellois ne perdent pas de vue que ce projet politique idéologique, forcené et démesuré est avant tout le meurtre de l’esprit d’une ville et que, pour le surplus, le Collège réuni autour d’Yvan Mayeur s’est montré, jusqu’à présent, tout simplement incompétent dans la gestion délicate d’une aussi grande transformation urbaine.
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Le mash up cinéma de Fabian Le Castel… Le Grand Cactus – 2 Jeudi 15 octobre 2015 2min 0s Le centre-ville est mort. Quand bien même il remuerait encore, c’est pour jouer au ping-pong. …Mais en fait, pourquoi vouloir donner l’image d’une ville où plus rien ne se fait ? Pour Philippe CLOSE (échevin du Tourisme PS à l'heure où est publié cet article), le piétonnier est le pari d’un Bruxelles qui n’arrête jamais et où il se passe tout le temps des choses. Paradoxe ? Non. Ambiguïté de vocabulaire et surtout divergence totale de vue sur l’existence. Ces « choses » dont parle Philippe CLOSE ne sont pas l’activité bruxelloise elle-même, le spectacle d’une population qui s’affaire, qui se rencontre dans les cafés et dans les rues, qui prend une voiture, un taxi, un vélo ou un bus parce que selon les circonstances et les cas, elle a des besoins de mobilités divers, qui flâne aussi, qui aime s’arrêter à une terrasse de café pour observer l’animation automobile et piétonne du boulevard central comme si c’était son petit Champs-Élysées, etc., une population bruxelloise dont la convivialité n’a par ailleurs pas attendu Yvan MAYEUR pour être renommée mondialement. Non, l’activité de Bruxelles, selon l’échevin CLOSE et les politiques siégeant actuellement à la Ville, celle qu’il faut promouvoir, ce sont des événements évidemment commerciaux, politiques, festifs, à fond musical, pseudo-culturel ou sportif, parachutés dans le centre-ville pour « animer » on-ne-sait-quoi et « amener de la convivialité » pour je-ne-sais-qui. Merci. Merci beaucoup. Le concept du piétonnier – très opportunément rempli de bons sentiments écologistes – n’est là que pour permettre de réaliser ce programme. Ce programme, les politiques se vantent de n’en avoir étudié préalablement aucune conséquences (mobilité, commerces et emplois, accessibilité, qualité de l’air, qualité de vie, etc.). Ils ont par ailleurs veillé à morceler administrativement le dossier afin de tenter d’échapper à diverses obligations dont l’étude d’incidences. Sans rougir de la bêtise de son raisonnement et de la démagogie de ses déclarations anti-voitures, Yvan Mayeur répète fièrement : j’ai renversé la logique : faire d’abord la ville que nous voulons et adapter l’outil – la mobilité – après. Le projet de ville est plus important que l’automobile, les habitants passent avant la congestion. Une violence symbolique inouïe Les Bruxellois, privés de ce qui leur permettait d’être actifs ou simplement présents (une ville mixte en usages et en population, et accessible, faite pour l’entreprise et la rencontre), exclus de ce qui faisait leur expérience quotidienne et « ordinaire » de leur quartier par ces événements destinés à séduire un tourisme bas de gamme et des oisifs à capuches, les Bruxellois, disais-je, renoncent au centre, avec un mal au coeur indicible. De quelle violence s’agit-il ? La seule violence du Changement ? Non. C’est la violence d’une véritable épuration, sociale, idéologique ET intellectuelle, car pour les politiques, il s’agit de ne donner la place qu’au scénario officiel prévu par eux. Peu importe pour eux que leur vision de Bruxelles ne colle pas à votre usage de la ville, à vos nécessités professionnelles, à la qualité de vie que les commerces spécialisés et/ou de proximité vous offrent, à votre goût pour une ville animée de ses activités propres, à une ville que le spectacle des voitures, aussi, contribue à rendre vivante, etc. Contrairement à ce que dit Yvan Mayeur, l’habitant ne passe pas avant la congestion : c’est le système (piétonnier, anti-voiture, mobilité douce, changement de paradigme) que Mayeur, à la manière des pires maoïstes, veut faire primer sur les individus Loin de réparer le clivage haut/bas de la ville (comme aurait pu le faire par exemple un piétonnier sur la place du Sablon), ce projet de méga-piétonnier renforce un clivage d’autant plus radical qu’il ne sera pas seulement physique mais social. Beaucoup de mes amis ne prennent plus la peine de se déplacer vers le centre, que ce soit en voiture ou en STIB, ne voyant aucun charme ni intérêt à venir vivre la banale et caricaturaleexpérience piétonnier que leur propose Yvan MAYEUR en lieu et place d’un boulevard du centre vivant de ses cafés, ses restaurants, ses passants, vélos, motos et voitures. La rue Dansaert, déserte, et que la suppression des places de stationnement a paradoxalement transformé en potentielle autoroute.
A tout esprit logique, ces manoeuvres font penser à un torpillage volontaire du centre-ville afin que Bruxelles perdre sa vie, son atmosphère industrieuse (c’est-à-dire les signes visibles et naturels que c’est une ville où les gens font, se rencontrent, travaillent, échangent, construisent, créent…). Tuer une ville pour en faire une autre ? Qu’est-ce qui motive donc les initiateurs de ce changement radical du centre ? Un amour immodéré du zonage d’usagers ? Un orgueil monstrueux ambitionnant de marquer l’histoire ? L’idée de transformer une ville d’entreprises humaines en parc à événementiels ? De l’électoralisme envers la jeunesse désœuvrée/oisive qui consomme des canettes dans les rues ? De la bêtise humaine ? Certainement beaucoup de tout ça. Le site d’activisme www.pietonnier.brussels rapporte que selon de grands promoteurs immobiliers, l’opération menée conjointement par Yvan Mayeur, Pascal Smet et Els Ampe serait destinée ni plus ni moins à torpiller le centre-ville de Bruxelles… au profit des nouveaux centres commerciaux situés en Flandre. Une manœuvre flamande pour mettre un coup d’arrêt à la vexation d’une Bruxelles active et francophone qui leur échappe ? Si c’est le cas, c’est bien joué. |
IL PARAIT QUE LE FUTUR...Il paraît que le changement n'est plus ce que nous faisons mais "ce qui nous arrive"... © Alice Verlaine Corbion - 2017.
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LES ASSOCIATIONS QUI SE POSENT DES QUESTIONS ET AGISSENT (LISTE NON ACTUALISEE) LES PÉTITIONS QUI CIRCULENT NON à un piétonnier mal-pensé / Nee – Geen ondoordachte voetgangerszone / No to an illconceived pedestrian zone sur www.change.org STOP à Yvan Mayeur sur www.lapetition.be NON au piétonnier boulevard Anspach sur www.lapetition.be |
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